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Le triangle de Karpman ; sortir des rôles de bourreau/sauveur/victime

Préambule : Je vais vous présenter dans cet article un point de vue particulier sur le fonctionnement des relations humaines, d'autres existent, il n'y a pas de vérité absolue, seulement des outils pour nous aider à décoder nos comportements et  trouver la paix 😉. 

Le décor

A notre naissance, nous arrivons dans une famille qui a déjà son histoire...ses drames, ses gloires, ses acteurs.

Tout est en place et bien souvent les rôles sont déjà distribués !

Même notre venue est prévue dans le scénario et notre place déterminée.

Ensuite, nous grandissons et les rôles sont redistribués pour chaque chapitre de l'histoire.

 

Mais alors qu'en est il de notre libre arbitre, et de notre véritable moi ?

 

Karpman, un psychologue américain, a modélisé ces relations dans ce qu'il appelle le triangle dramatique :

Selon les événements de notre vie, si nous sommes "trop" dans le jeu nous pouvons endosser 3 rôles principaux :

Le sauveur, la victime et le bourreau.

Chacune de ces places est enfermante et en général ne nous rend ni serein ni épanoui.

 

 

Au delà du grand théâtre familial dans lequel nous évoluons ( que nous pouvons décrypter grâce à la psychogénéalogie), chaque relation, chaque communication avec autrui peut s'inscrire dans ce triangle si on n'y prend pas garde et entraîner manipulations, incompréhensions et autres réjouissances.

 

Ces rôles endossés le sont le plus souvent de façon inconsciente et viennent nourrir en nous un manque ou un besoin qui nous permet d'exister, qui nous rend vivant, en fonction de nos croyances.

Nous pouvons être tour à tour dans la peau de chaque personnage.

Cela peut être de façon très ponctuelle ou s'inscrire dans un schéma de vie. Quand il s'agit d'un schéma récurrent de fonctionnement, l'individu a besoin de ce rôle pour se sentir exister, c'est en quelque sorte sa programmation de départ.

Voyons plus en détail ces trois profils

Le sauveur :

 

 👉 Ne peut s'empêcher d'aider.

Le sauveur veut aider, il imagine qu'il est là pour s'occuper des autres, les sauver d'eux même et souvent malgré eux.

Le sauveur agit pense-t-il avec son cœur, pour le bien d'autrui.

C'est celui qui va proposer son aide sans arrêt, celle qui va vous donner des conseils à tout bout de champ, celui qui va attirer à lui uniquement des compagnes à "problèmes" car il imagine les sauver...

Le sauveur intervient même si on ne lui demande rien. Il se sent indispensable et irremplaçable, il estime la personne face à lui incapable de se débrouiller seule.

Le sauveur croit savoir ce qui est le mieux pour l'autre...ce qui n'est bien évidemment jamais le cas. Chacun a son libre arbitre, et personne ne sait mieux que vous ce qui vous convient, ou pas.

La victime :

 

👉 Subit, s'apitoie, se plaint.

La victime rejette toujours la responsabilité de ce qui lui arrive sur les autres, sur la vie en générale. Elle se plaint souvent. Elle a besoin d'attirer l'attention à elle car "elle est malheureuse". Elle peut être culpabilisante.

C'est celui qui va se plaindre de son travail (sans chercher à en changer), de sa femme (sans chercher à arranger les choses), de sa situation financière...la plupart du temps la victime ne cherche pas à solutionner son problème car son fonctionnement est la plainte, c'est sa façon d'exister.

 

 

 

Le bourreau :

 

👉 Critique, ironise, dévalorise.

Il est celui qui prend le pouvoir, il contrôle les autres...aime les dominer et ce par tous les moyens : humiliations, colère, manipulation, chantage etc.

C'est celui qui rabaisse sans arrêt les autres, manigance pour parvenir à ses fins, qui critique et dévalorise l'autre. Il repère les failles chez les autres pour mieux s'en servir contre eux et les" inférioriser".

Le bourreau a souvent été d'abord une victime.

 

Chacun de ces rôles peut être endossé à des degrés divers.

On peut aussi basculer de l'un à l'autre facilement, notamment entre bourreau et victime.

Il existe aussi....

Selon moi...(je sors du modèle de Karpman.)

Il semblerait qu'il existe un quatrième "personnage" qui ne trouve pas non plus forcément la sérénité : l'indifférent !

L'indifférent est celui qui prend rarement parti, qui semble insensible à ce qui se joue autour, qui ne donne jamais vraiment son avis...on ne sait jamais exactement ce qu'il pense car il ne laisse rien paraître. Rien ne semble le toucher émotionnellement. Tout semble glisser sur lui. Il s'est barricadé !

Si un "indifférent" bascule, ce sera plus facilement dans le rôle de bourreau...ce qui lui permet d'évacuer ponctuellement tout ce qui s'accumule en lui.

Sortir de ce jeu "dramatique"

Tout commence avec une envie, celle d'aller mieux ! Il faut également être capable de se remettre en question et accepter notre imperfection et peut-être nos failles plus ou moins agréables...😉.

En partant de là on commence à s'observer, à noter ses comportements, ses réactions et la façon dont on communique avec les autres. Les schémas récurrents sont importants à repérer et noter. Tout cela dans la bienveillance car on a fait comme on pouvait avec notre histoire de vie...

Ensuite on essaie petit à petit d'ajuster son comportement, de fonctionner différemment, de communiquer différemment.

Bien souvent nos relations d'adultes et notre façon de communiquer ne sont que la redite des nos relations au sein de notre famille. De ce fait il peut être très appréciable d'avoir un accompagnement pour aller revisiter notre enfance et comprendre ce qui se rejoue dans le présent afin d'en sortir.

Dans le cadre d'une relation dans laquelle il y a de la manipulation, cette aide extérieure va certainement être nécessaire car il peut être difficile de voir ce qui se joue et de prendre conscience de ce mode de fonctionnement.

Les rôles de bourreau et sauveur se repèrent assez facilement, mais les gens qui ont un fonctionnement important de "victime" vont avoir des difficultés à l'identifier car il est difficile pour eux de se remettre en question vu que le problème vient toujours de l'extérieur.

 

Il est à noter que les rôles sont indépendants les uns des autres...Le bourreau n'existe que parcequ'il trouve une victime.  Si l'on cesse de se positionner en victime, le bourreau cessera ou ira exercer ses talents sur quelqu'un d'autre.

Nous avons notre libre arbitre...en tout temps...même si parfois de l'aide est nécessaire pour le re trouver 🙂.

Et dans l'idéal alors ?

La posture idéale est celle du témoin.

 

Le témoin ne rentre pas dans ces jeux de rôle, il est bien aligné et centré et suit sa route :

- il n'essaie pas d'aider ceux qui ne demandent rien,

- il n'a pas besoin de prendre le pouvoir sur les autres pour se sentir supérieur,

- le persécuteur n'aura aucune prise sur lui.

- il accueille ses émotions et les laisse couler.

Pour aller plus loin

Il existe de nombreux livres qui développent ce modèle relationnel de Karpman.

 

Personnellement j'ai beaucoup apprécié une série de bandes dessinées à destination des ados et adultes qui amène une vision globale et spirituelle de notre passage sur terre mais aussi donne de nombreux outils d'évolution et de compréhension.

Dans le tome 3 on retrouve cette notion rôles.

 

"Le trésor oublié de l'arc en ciel" 

 

 

Emeline Guilbaud

Thérapeute

 

85250 Chavagnes en Paillers

07 68 04 03 95

www.emelineguilbaud.fr